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L’aurore
Par petit matin de douces chimères
Une fine lumière nappe sur la rivière
Par une brume infinie remontant la cédrière
Ainsi reconquérant tous les âmes du cimetière
Je sens monter un long frisson dans l’aube
Comme le poète qui va à la chasse d’aumône
Une fraîcheur de bienfait sur chemin faisant des fées
Dans les silences du matin, au bois, à l’orée
La lune rompe le chant mélodieux des flots
Part dans l’univers à la chasse des échos
Chant d’aurore s’éveille sous effusion
Sous les mains d’une noire glèbe d’illusion
Le soleil, souriant à cette joie, se rapproche,
Traverse, radieux, la vapeur qui s'effiloche
Une tiède buée inonde de ses reflets
Et plane mollement sur les modestes chalets.
Pendant que se répand le parfum dans les champs
Les hauts boisés campagnards se trempent d’âge
Le soleil se fait caresse dans la mélodie du présage
Imbibant l’aurore immortel dans la poésie de l’artisan
J'ois passer le souffle qui féconde
Un hymne harmonieux monte
Le jour, s’affiche, renaissant
Sous un voilier de cœurs s'affairant