Les amis (es) de Toinou Malgré plusieurs tentatives (et elles sont nombreuses) moi et Yannick ne pouvons réouvrir le forum. Désolé |
| | Poèmes et poésies | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Poèmes et poésies Mer 2 Mar 2011 - 6:39 | |
| En voici un que j'aime particulièrement Wink POEMES SUR LA MER ET LES MARINS Bonjour les gars 25. Oceano Nox (Victor Hugo) Oh ! combien de marins, combien de capitaines Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines, Dans ce morne horizon se sont évanouis ? Combien ont disparu, dure et triste fortune ? Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune, Sous l'aveugle océan à jamais enfoui ? Combien de patrons morts avec leurs équipages ? L'ouragan de leur vie a pris toutes les pages Et d'un souffle il a tout dispersé sur les flots ! Nul ne saura leur fin dans l'abîme plongée, Chaque vague en passant d'un butin s'est chargée ; L'une a saisi l'esquif, l'autre les matelots ! Nul ne sait votre sort, pauvres têtes perdues ! Vous roulez à travers les sombres étendues, Heurtant de vos fronts morts des écueils inconnus Oh ! que de vieux parents qui n'avaient plus qu'un rêve, Sont morts en attendant tous les jours sur la grève Ceux qui ne sont pas revenus ! On demande " Où sont-ils ? Sont-ils rois dans quelque île ? Nous ont' ils délaissés pour un bord plus fertile ? " Puis, votre souvenir même est enseveli. Le corps se perd dans l'eau, le nom dans la mémoire. Le temps qui sur toute ombre en verse une plus noire, Sur le sombre océan jette le sombre oubli On s'entretient de vous parfois dans les veillées, Maint joyeux cercle, assis sur les ancres rouillées, Mêle encore quelque temps vos noms d'ombre couverts, Aux rires, aux refrains, aux récits d'aventures, Aux baisers qu'on dérobe à vos belles futures Tandis que vous dormez dans les goémons verts ! Bientôt des yeux de tous votre ombre est disparue. L'un n'a-t-il pas sa barque et l'autre sa charrue ? Seules, durant ces nuits où l'orage est vainqueur, Vos veuves aux fronts blancs, lasses de vous attendre, Parlent encore de vous en remuant la cendre De leur foyer et de leur coeur ! Et quand la tombe enfin a fermé leur paupière, Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre Dans l'étroit cimetière où l'écho nous répond, Pas même un saule vert qui s'effeuille à l'automne, Pas même la chanson naïve et monotone Que chante un mendiant à l'angle d'un vieux pont ! Où sont-ils, les marins sombrés dans les nuits noires ? O flots ! que vous savez de lugubres histoires ! Flots profonds redoutés des mères à genoux ! Vous vous les racontez en montant les marées, Et c'est ce qui vous fait ces voix désespérées Que vous avez le soir, quand vous venez vers nous... kim |
| | | TOINOU
Messages : 23573 Date d'inscription : 09/11/2010 Age : 63 Localisation : Hauts Cantons de l'Hérault
| Sujet: Re: Poèmes et poésies Mer 2 Mar 2011 - 7:30 | |
| C'est triste, il faut le reconnaitre, mais très beau. Merci Kim !!!! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poèmes et poésies Mer 2 Mar 2011 - 8:10 | |
| - TOINOU a écrit:
- C'est triste, il faut le reconnaitre, mais très beau.
Merci Kim !!!! Comme tu le dis, ce poème est triste , ma mémoire, elle s'en souviendra toujours kim |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poèmes et poésies Mer 2 Mar 2011 - 8:28 | |
| il faisait parti des poêmes appris à l'école... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poèmes et poésies Mer 2 Mar 2011 - 9:45 | |
| - Alain 34 a écrit:
- il faisait parti des poêmes appris à l'école...
Eh oui Alain ! sur les bancs de l'école et également avec mon père connaissait ce poème et bien d'autres sur les marins kim |
| | | TOINOU
Messages : 23573 Date d'inscription : 09/11/2010 Age : 63 Localisation : Hauts Cantons de l'Hérault
| Sujet: Re: Poèmes et poésies Mer 2 Mar 2011 - 10:16 | |
| Eh oui, à l'époque, même si ce n'est pas bien loin, on apprenait des textes qui signifiaient quelque chose, où l'orthographe et la bonne expression étaient de mise. Maintenant.............................enfin, pas de polémique. Merci encore Jean Yves !!!! | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poèmes et poésies Mer 22 Fév 2012 - 8:27 | |
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Bonjour les gars
L'homme et la mer OMME ET LA MER.
Homme libre, toujours, tu chériras à la mer ! La mer est ton miroir; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame, Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer;
Tu te plais à plonger au sein de ton image; Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton coeur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plaine indomptable et sauvage
Vous êtes tous les deux ténébreux et discret: Homme, nul n'a sondé le fond de tes abîmes, Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes, Tant que vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et ce pendant voilà, des sièles innombrables Que vous vous combattez sans pitié ni remord. Tellement vous aimez le carnage et la mort, Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
Charles Baudelaire 1821 - 1867
kim
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| | | Invité Invité
| Sujet: le bateau ivre Mer 22 Fév 2012 - 8:32 | |
| rature.
Le bateau ivre.
Comme je descendais des fleuves impassibles, je me suis sentis plus tiré par les haleurs: Des Peaux- Rouges criards les avaient pris pour cibles. Les ayant cloués nus aux poteaux.
J'étais insoucieux de tous les équipages. Porteurs de blé flamands ou de cotons anglais. Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages. Les fleuves m'ont laissés descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées. Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants. Je courus ! Et les péninsules démarrées N'ont plus subi tohu-bohu plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes. Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots. Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes. Des nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres; L'eau verte pénétra ma coque de sapin. Et des taches de vins et des vomissures. Me lava, dispersant gouvernail et grappin.
Et dès lors, je me suis baigné dans le poême De la mer infusé d'astres et lactescent. Dévorant les azurs verts; où flottaison blème Et ravie, un noyé pensif parfois descend:
J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles. Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur -Est-ce en ces nuits sans fond que tu dors et t'exiles. Million d'oiseaux d'or,ô futur Vigueur ?
Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! les Aubes sont navrantes Toute lune est atroce et tout soleil amer: L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes. Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !
Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache Noire et froide où vers le crépuscule embaumé. Un enfant accroupi plein de tristesses, lâche Un bateau frêle comme un papillon de mai.
Je ne puis plus, de vos langueurs, Ô lames, Enlevez leur sillage aux porteurs de cotons. Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes, Ni nager sous les yeux horribles des pomtons
de M Arthur Rimbaud 1854- 1891.
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| | | TOINOU
Messages : 23573 Date d'inscription : 09/11/2010 Age : 63 Localisation : Hauts Cantons de l'Hérault
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poèmes et poésies Mer 22 Fév 2012 - 8:50 | |
| voici ce poême complet
Le bateau ivre
Comme je descendais des Fleuves impassibles, Je ne me sentis plus guidé par les haleurs : Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles, Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.
J'étais insoucieux de tous les équipages, Porteur de blés flamands ou de cotons anglais. Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages, Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.
Dans les clapotements furieux des marées, Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants, Je courus ! Et les Péninsules démarrées N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.
La tempête a béni mes éveils maritimes. Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes, Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !
Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sures, L'eau verte pénétra ma coque de sapin Et des taches de vins bleus et des vomissures Me lava, dispersant gouvernail et grappin.
Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème De la Mer, infusé d'astres, et lactescent, Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;
Où, teignant tout à coup les bleuités, délires Et rhythmes lents sous les rutilements du jour, Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres, Fermentent les rousseurs amères de l'amour !
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes Et les ressacs et les courants : je sais le soir, L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes, Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !
J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques, Illuminant de longs figements violets, Pareils à des acteurs de drames très antiques Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !
J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies, Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs, La circulation des sèves inouïes, Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !
J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries Hystériques, la houle à l'assaut des récifs, Sans songer que les pieds lumineux des Maries Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !
J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !
J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan ! Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces, Et les lointains vers les gouffres cataractant !
Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises ! Échouages hideux au fond des golfes bruns Où les serpents géants dévorés des punaises Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !
J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants. - Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.
Parfois, martyr lassé des pôles et des zones, La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...
Presque île, ballottant sur mes bords les querelles Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds. Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles Des noyés descendaient dormir, à reculons !
Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses, Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau, Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;
Libre, fumant, monté de brumes violettes, Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur Qui porte, confiture exquise aux bons poètes, Des lichens de soleil et des morves d'azur ;
Qui courais, taché de lunules électriques, Planche folle, escorté des hippocampes noirs, Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;
Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais, Fileur éternel des immobilités bleues, Je regrette l'Europe aux anciens parapets !
J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur : - Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles, Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?
Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes. Toute lune est atroce et tout soleil amer : L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes. Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !
Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache Noire et froide où vers le crépuscule embaumé Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche Un bateau frêle comme un papillon de mai.
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames, Enlever leur sillage aux porteurs de cotons, Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes, Ni nager sous les yeux horribles des pontons.
de Arthur Rimbaud 1854-1891
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poèmes et poésies Mer 22 Fév 2012 - 9:55 | |
| Merci Kim de faire découvrir aux plus jeunes des oeuvres essentielles de la littérature française. Pour Océanonox je n'arrive plus a me souvenir s'il est extrait des Contemplations, des Gens de la mer ou de La légende des siècles. J'ai le disque dur qui mollit. J'ai appris ce matin ce qui t'arrive et à mon humble avis si tu prouves ta bonne foi tu ne risque guère qu'un rappel à la loi. Lorsque tu auras des difficultés à trouver les sources d'une de tes citations n'hésites pas à me contacter par MP, je n'ai pas un grand savoir mais une jolie bibliothèque et qui sait si je ne pourrais pas t'aider ?. |
| | | TOINOU
Messages : 23573 Date d'inscription : 09/11/2010 Age : 63 Localisation : Hauts Cantons de l'Hérault
| | | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poèmes et poésies Mer 22 Fév 2012 - 10:03 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poèmes et poésies Mer 22 Fév 2012 - 10:13 | |
| Merci J.Marc Heureusement que ses livres ne sont pas de la vieille école, ce qui va me permettre de rassembler les morceaux C'est sympa à toi, ci j'ai un problème de ce côté je te le ferais savoir kim et à vous tous |
| | | Invité Invité
| Sujet: Brise Marine Ven 16 Mar 2012 - 12:20 | |
| njour à vous
Poème intitulé Brise Marine
La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres. Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont ivres. D'être parmi l'écume inconnue et les cieux ! Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe, Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe Sur le vide papier que la blancheur défend, Et ni la jeune femme allaitant son enfant. Je partirai ! Steamer balançant ta mâture, Lève l'ancre par une exotique nature !
Un Ennui, désolé pour les cruels espoirs, Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs ! Et, peut-être, les mâts, invitant les orages, Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots... Mais, Ô mon coeur, entends le chant des matelots !
Stéphane Mallarmé 1842 - 1898
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Poèmes et poésies Sam 17 Mar 2012 - 10:29 | |
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